ANDY DE GROAT (New Jersey 1947- France 2019)
CCINP-Andy de Groat - Réalisation du blog : Olivier Clargé
Red Notes - Création 1977
En 1977 Nova Scotia College of Art and Design Halifax, Canada pour 20 élèves des Beaux Arts
En 1979 au Brooklyn Academy of Music/New York avec la Cie Red Notes : Sheryl Sutton, Frank Conversano, Kathy Ray, Harry Sheppard, Ritty Ann Burchfield, Andy de Groat, Charlie Dennis, Gail Donnenfeld, Michael Kuhling, Liz Pasquale, Montpellier et Marseille.
Puis au Palace/Festival d'Automne, Centre Pompidou et à l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris, Milan, Pesaro, Bari, l'Université d'Oberlin et Vancouver, Saint Quentin, Nantes, Aix-en-Provence, Oyonnax etc.. Dernièrement à l'Opéra de Rouen et Odyssud/Blagnac en 2002.
Musique : Philip Glass
Costume : ?
Création lumière : ?
En 1977, Andy de Groat, sur une musique de Philip Glass et des textes de Gertrude Stein, crée, à la Brooklyn Academy of Music, une grande pièce (50 minutes) pour 10 danseurs : Red Notes. Le nom va devenir (en 1983) celui de sa nouvelle compagnie (la première, Andrew de Groat and Dancers avait été créée en 1973).
Sur le programme de Red Notes au Léonard de Vinci/ Opéra de Rouen en 2002, Andy résume la pièce en quelques mots :
"en lisant
marcher
marcher marcher
marcher marcher marcher
en piste
marcher marcher marcher marcher effondrements nucléaires
on bat les cartes
en suivant en suivant
tasse à thé
les dernières jambes"
Texte d'Andy de Groat : Red Notes - hymne à la liberté
Voici une pièce phare du répertoire de la Cie RED NOTES des années 70, pour une dizaine de danseurs professionnels et 20 à 30 stagiaires.
Le texte de Gertrude Stein qui ouvre le bal de Red Notes parle avec force de ses perceptions, de l'acte de créer, de son sens historique et sociologique...de la complexité, force et fragilité de l'art vivant.
Une distance prise avec beaucoup d'humour sur les idées reçues face à la liberté de voir, dire et faire autrement.
Son œuvre respire une immense joie de vivre, une prise de position, d'observations claires et pertinentes.
Rien ne change d'une génération à l'autre sauf ce qu'on voit...
J'ai résisté à la tentation d' "améliorer" ce ballet.
Nous essayons plutôt de retrouver l'esprit, l'ambiance et la simplicité de l'écriture originale.
L'aventure post-moderne des années 60-70, dite parfois «minimaliste» en danse, en parallèle avec le développement dans la musique et les Beaux- Arts, tentait à mes yeux de revenir aux sources, de cerner l'essentiel, de redéfinir ce que sont une œuvre et un artiste, de chercher ailleurs. Aborder un corps plus naturel, libre de contraintes de narration et d'un espace frontal écrasé.
Un mouvement pour faire face au monde classique, non anti classique mais tout simplement la danse autrement.
De mon passage chez Bob Wilson j'ai gardé une passion pour travailler avec des amateurs et des professionnels tout niveaux/tous âges confondus. On peut voir le ballet Red Notes comme un match de foot...
Jouer avec la complicité d'une seule équipe, sans but, ni ballon.
Où, un corps a corps avec les textes de Stein et la musique de Philip Glass.
Une rencontre.
Outre des tournées d'un répertoire propre à la compagnie, ce qui m'intéresse c'est le partage de ce travail et les idées qu'il incarne. Un travail basé sur le mélange de styles, l'ouverture des formes et contenus.
Une partie est résolument contemporaine, mais avec un regard essentiel sur le patrimoine.
Mon souci pour les jeunes, le "public" à venir, m'engage à proposer des compléments à leur scolarité et des introductions culturelles autre que la mode courante et ce qu'ils peuvent voir sur les différents écrans qui dominent leur quotidien.
Une démarche exigeante mais pas exclusive où prime la synergie entre artistes, amateurs, structures et publics. Tout ceci implique évidemment des risques à prendre et l'éventualité d'échecs ou de réussites. Les "problèmes" sont multiples et complexes.
Il n'y a pas de formule miracle pour y arriver.
Je ne cherche pas la compréhension ni l'accord de tout le monde. Persuadé que la perception de l'histoire n'est pas linéaire mais cyclique, le "moteur" il me semble, la priorité, c'est l'art vivant, et la transmission des connaissances."
Texte de Gertrude Stein - "Composition et explication" - Stein Gertrude, Eikhenbaum Voline
Marc. Composition et explication. In: Les Cahiers du GRIF, n°21-22, 1978. Gertrude Stein. pp. 22-30.
"Composition as explanation" (que l'on aurait pu traduire aussi par "De la composition en tant qu'explication") donné en conférence en 1926 à Cambridge et Oxford est l'un des textes importants de Gertrude Stein sur l'écriture.
Bien que Stein ait déjà écrit et publié pendant deux décennies avant cet essai, elle était mieux connue comme collectionneuse d'art. La conférence a été organisée par la poète et critique Edith Sitwell, défenseur du travail de Stein, qui a reconnu qu'une apparence personnelle pourrait aider à susciter un intérêt plus large pour le travail de Stein. Ici, pour la première fois de sa carrière, Stein discute de son approche de l'écriture et des préoccupations qui ont façonné ses premiers travaux. Alors que son travail littéraire évite l'adresse personnelle et l'explication, dans cette conférence, Stein intègre les deux.